Le think-tank THE SHIFT PROJECT a publié une note d’analyse sur le secteur du numérique, pour appréhender les enjeux de la décarbonation à l’échelle de la France.

Elle fait suite à la participation du Shift Project aux groupes de travail lancés par le Haut Comité du Numérique Ecoresponsable (HCNE) pour proposer une feuille de route de décarbonation du numérique.

Contexte

Le numérique représente 2,5 % de l’empreinte carbone française et 11 % de la consommation d’électricité (année 2020). Ces chiffres justifient à eux seuls la prise en compte du secteur dans la planification écologique, mais leur croissance prévisionnelle à deux chiffres à l’horizon 2030 implique de réfléchir puis d’agir avec volontarisme.

L’objectif à se fixer se doit donc d’être ambitieux et cohérent avec la trajectoire globale proposée par les acteurs du secteur numérique dans le monde, tout en tenant compte des particularités françaises (électricité fortement décarbonée notamment).

Les compétences font partie de la démarche

La formation et le développement des nouvelles compétences requises sont les maillons qui permettront la mise en œuvre effective des stratégies et leviers prévus par les acteurs dans leurs feuilles de route. Deux axes sont à déployer :

• Généraliser et systématiser la formation aux enjeux climat-énergie et leur traduction au numérique, au niveau des formations initiales et en formation continue,
• Introduire et mobiliser au sein des organisations les compétences et ressources nécessaires à la mise en œuvre des feuilles de route : quels postes et quelles compétences sont nécessaires pour déployer et suivre la stratégie de décarbonation ?
• Structurer le déploiement dans l’économie des compétences nécessaires à la généralisation des nouvelles logiques d’un numérique sobre et résilient, notamment celles liées à la réparation, au reconditionnement, à la conception modulaire des hardwares et services etc.

L’initiative de ces actions ne doit pas venir que des pouvoirs publics qui cadrent et impulsent, il est indispensable que des acteurs du secteur expérimentent, diagnostiquent leurs besoins et déploient les programmes avec le concours des acteurs de la formation.

Une démarche résolument systémique

Organiser la réflexion amont par composante technique ou catégorie d’acteurs (fournisseurs de terminaux, exploitants de centres de données, opérateurs de réseaux) ne permet pas d’organiser de façon effective le recours aux quatre familles de leviers de décarbonation que sont mesure, optimisation, sobriété et formation ; c’est ce que détaille la note d’analyse.

Un point-clé notamment est d’éviter que les actions d’optimisation engendrent des effets rebond réduisant à néant l’efficacité de ces mêmes actions. Cela implique de questionner les modèles économiques à l’œuvre afin de pouvoir opérer une réorganisation collective des offres et des usages numériques.

Or, les groupes de travail du HCNE ont permis aux acteurs du secteur de débattre de leviers techniques mais pas de la nécessaire transformation des chaînes de valeur.

L’ambition de cette note d’analyse est donc de contribuer à structurer les initiatives de planification écologique du numérique à mener sous l’égide du Secrétariat Général à la Planification Ecologique, initiatives qui ne pourront faire à notre sens l’économie d’un débat citoyen permettant de définir l’épure d’un numérique à la fois souhaitable et écologique.

Source : The Shift Project https://theshiftproject.org/article/planifier-la-decarbonation-du-systeme-numerique-en-france-cahier-des-charges/

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